Marco, la créativité et la falaise.
Marco grimpe une falaise d’environ 23 mètres.
Pieds nus.
Oui, oui !
Et à mains nues c’est-à-dire sans magnésie (la fameuse poudre blanche qu’utilisent les grimpeurs, les gymnastes ou encore les haltérophiles comme anti-transpirant).
Bon, ce n’est pas une falaise ultra lisse avec des angles droits (les fameux surplombs), des escaliers inversés, des devers (je vous mets un schéma, juste en dessous, car vous êtes, probablement, comme moi : pas expert en escalade) mais ça reste un grand mur naturel, vertigineux, dangereux, instable et extrêmement glissant.
(les devers correspondent au numéro 4
le 7 : c’est la traversée
le 5 : l’arrête
le 1 la dièdre
le 6 : le surplomb
le 3 : la verticale
le 2 : la dalle)
On est loin du mur d’escalade (c’est-à-dire de la structure artificielle) bâti avec des prises parfaitement adaptées aux mains et aux pieds avec des trous pour les doigts et parfois un grip ou un revêtement synthétique qui facilite la grimpe.
Sachant que Marco n’est pas un escaladeur professionnel ni même un bon débutant : en effet, c’est la première fois qu’il escalade.
Sachant aussi qu’il a 15 ans (oui, je suis d’accord sur le fait que l’âge n’est pas forcément lié au talent) : il est intrépide, insouciant, audacieux…
et surtout
avide de solutions.
Il a déjà grimpé près de 9 mètres.
Il a très peur, il tremble de partout parce qu’il vient de tourner légèrement sa tête vers la droite pour jeter un rapide coup d’œil dans le vide.
En fait, il cherchait le regard de ses 5 amis (restés en bas : le regard figé sur l’ascension, totalement imprudente de leur camarade) pour trouver du réconfort et se donner du courage : qu’il n’a pas trouvé.
À la base, ce groupe d’amis était venu profiter de ce jeudi après-midi d’août, ultra ensoleillé, pour piquer une tête dans cette magnifique rivière, bleu azur, pour se rafraîchir et passer un bon moment convivial.
Les gamins adorent ce petit coin de paradis digne d’une carte postale composé, donc, de cette rivière qui s’apparente plus à une piscine biologique parce qu’elle offre une forme et un volume généreux avec son eau translucide qui vous invite à plonger dedans immédiatement, accolée à sa forêt luxuriante avec une verdure magnifique, des arbres imposants, admirables, merveilleux… et un énorme rocher qui fait office de plongeoir avec des trous qui servent d’escaliers (et au sommet du rocher, un plateau avec encore de la verdure, de l’herbe et des fleurs).
Et si vous ajoutez à tout cela, le chant des oiseaux (sans oublier ce « terrible » mur d’escalade : qui est terrible pour l’escalade si on est novice mais exceptionnel pour la contemplation) alors vous avez un cadre, réellement, idyllique.
Imaginez face à vous, la « piscine biologique » cristalline avec l’énorme rocher et ses marches intégrées, juste derrière, les fleurs multicolores juste au-dessus, la forêt exubérante à droite et le mur imposant à gauche : ça donne (presque) envie, pas vrai ?
Bref, ils en ont pris plein la vue, ils sont tombés amoureux de cet endroit. #spot
À 9 mètres de haut,
sans chaussures,
sans magnésie,
sans harnais,
sans corde de sécurité,
sans téléphone
(en cas d’imprévu, aucun des adolescents n’a de téléphone pour prévenir les secours. Oui cette histoire vraie se déroule dans un pays lointain mais pas si lointain que ça. De toute façon, même s’il pouvait joindre les secours, il leur faudrait plusieurs heures peut être même plusieurs jours pour arriver.
Dans ce pays, les secours ne viennent jamais en hélicoptère comme c’est le cas, dans notre tendre et cher pays, en cas d’accident d’escalade. Ils viennent, quand ils viennent parce qu’effectivement, ils peuvent ne pas venir, et s’ils viennent, c’est essentiellement, à moto ou à cheval : pour peu que l’un de ces 2 moyens de locomotion permette de se frayer un chemin dans ce labyrinthe.
Comment peuvent-ils transporter une personne accidentée avec de multiples fractures sur une moto ou un cheval ?
Je préfère ne pas imaginer et ne pas y penser !)
mieux vaut ne pas trembler !
Malheureusement, Marco ne contrôle pas sa peur : il est naturellement pris par l’émotion. Son corps réagit : il subit.
C’est comme la plupart d’entre nous, quand on a peur ou on stresse, on peut :
– avoir une respiration saccadée
– avoir le cœur qui a envie de sortir de la cage thoracique
– avoir les mains qui pourraient bénéficier d’un peu de magnésie
…
Fort heureusement, son insouciance, son stress, sa peur… ne lui font pas penser au cheval, à la moto… mais lui permettent de décupler son attention, sa concentration et son énergie.
Il continue son ascension.
Arrivé vers la moitié, c’est-à-dire à plus de 11 mètres de haut, il est pris d’une violente crampe à la jambe gauche, plus précisément, au centre du mollet.
Son muscle tétanise, il ne peut plus avancer, maintenant, tout son poids repose sur sa jambe droite.
Il s’agrippe, comme il peut, en essayant d’oublier la douleur et de répartir son poids pour ne pas lâcher.
Il souffre terriblement : les secondes sont interminables.
Bien entendu, il est coincé : il ne peut pas faire marche arrière ou rebrousser chemin.
Il est condamné à avancer,
avancer vite,
le plus vite possible,
avant que la fatigue ne terrasse son corps.
Il aimerait avancer mais la crampe est tellement violente (vous avez déjà eu une de ces crampes ? Je suis sûr que oui, pas vrai ?) qu’il est bloqué.
Cet arrêt forcé augmente son stress, sa peur, son angoisse… surtout qu’il vient de lever la tête pour se situer : il voit que le chemin est encore long.
Il a envie de pleurer.
Il a vraiment peur…
Peur de m…..
Après de longues minutes, la crampe s’atténue, peu à peu.
Il reprend sa progression.
Il aimerait accélérer pour mettre fin au calvaire mais l’ascension est pénible, extrêmement douloureuse (rappelons qu’il est pieds nus : quand les pieds, les orteils ou la peau entre les orteils se frottent à une surface pointue, aiguisée, tranchante… il n’a qu’une envie : tout lâcher pour que ça s’arrête. Imaginez grimper un mur, pieds nus. Vous avez raison, il vaut mieux ne pas imaginer !), interminable.
Près de 7 minutes plus tard, les amis restés en bas, qui ont le regard suspendu (avec le cœur qui bat la chamade et le cerveau qui diffuse à la fois des souvenirs joyeux de cette après-midi qui avait s’y bien commencé et des scénarios catastrophes) à son avancée retiennent leur respiration.
Jusqu’au moment où Julia, l’une de ses amies, pousse un cri assourdissant avant d’ajouter :
« – J’ai peur, je ne peux regarder ça ! »
(En mettant ses mains sur ses yeux et en blottissant sa tête sur la poitrine de son voisin.)
Qu’est-ce qui a provoqué ce cri foudroyant ?
Alors qu’il venait de passer le cap des 3/4, Marco a subitement glissé…
En fait, dans la précipitation, son pied droit a glissé,
il a perdu l’équilibre,
ses 2 mains ont lâché
et il a commencé à dégringoler.
Fort heureusement, la dégringolade n’a duré qu’1 à 2 secondes.
Il s’est rattrapé, in extremis, par je ne sais quel miracle à une encoche avec sa main gauche (ou plutôt avec 3 de ses doigts : le pouce, l’index et le majeur) et à une branche (une de ces branches mystérieuses qui sort d’une paroi alors qu’il n’y a pas d’arbres qui la relient) avec sa main droite.
Le problème !
En fait, il y a 2 problèmes supplémentaires, en plus de :
– la peur (qui s’est accrue avec la chute pour se transformer en terreur),
– la fatigue,
– l’endolorissement de la crampe
– les douleurs musculaires dans tout le corps
– les frottements continuels, incessants… sur la voûte plantaire, le dessous des orteils…
– les chocs sur les phalanges…
…
Numéro 1 : en glissant, il s’est, certes, rattrapé de justesse mais il se retrouve maintenant bloqué dans une très mauvaise position.
En effet, il est à genou.
En fait, son genou gauche repose sur une sorte de mini crevasse, d’à peu près 10 cm, qui fait office de plateau ou plate-forme.
Sa jambe droite pendouille dans le vide car elle n’a pas de support (parce qu’il s’est rattrapé un peu comme il a pu, essentiellement grâce aux réflexes, un peu comme quand on glisse et qu’on se rattrape un peu ou complètement par hasard : et surtout, on ne sait pas comment on a fait. Ça vous rappelle des souvenirs, pas vrai ?).
Du coup, le problème c’est qu’il doit absolument se relever pour pouvoir continuer de grimper,
et au plus vite parce que comme vous le savez c’est la course contre la montre.
Le problème c’est que c’est, extrêmement, difficile de se redresser dans cette position.
Numéro 2 : en glissant, il a ripé avant de taper sur cette fameuse plateforme.
Bien évidemment, vous imaginez bien que cette plateforme est aussi moelleuse qu’un coussin de soie, qu’une brioche dorée, qu’un lampadaire municipal (plein de crottes de pigeons).
Du coup, c’est comme s’il avait donné un violent coup de genou sur un lampadaire (je dirais même que c’est pire que ça parce qu’il a une bonne partie de son poids qui a augmenté l’impact du choc).
Rappelons que comme, nous sommes en plein mois d’août, notre ami porte une combinaison de ski, un costume de grizzli déguisé en Père Noël, un short.
Par conséquent, il souffre terriblement.
Sa douleur est insupportable.
Le seul élément qui le retient véritablement, pour l’instant : c’est (probablement) l’instinct de survie.
L’instinct de survie, l’adrénaline, la volonté… c’est bien, mais comme vous l’imaginez à un moment donné le corps ne suit plus.
Comme vous le savez, le cerveau humain est ultra puissant tout comme le corps mais ce dernier a des limites.
Marco semble être proche de ses limites.
Va-t-il réussir à trouver la force, le moyen et l’énergie de se relever ?
Pourra-t-il avoir suffisamment de forces pour arriver tout en haut : au sommet ?
Y aura-t-il suffisamment de prises pour grimper (eh, oui, imaginez que le haut de la falaise ou ne serait-ce que les 2 derniers mètres soient totalement lisses ou que les prises soient éparpillées, lointaines ou extrêmement difficiles à agripper : notre adolescent n’est même pas un « débutant confirmé ». C’est la toute première fois, qu’il escalade.) ?
….
Autant de questions que se posent ses amis qui restent totalement impuissants face à la situation.
Personne ne semble pouvoir l’aider.
Il semble être définitivement seul.
Et ça semble être très mal engagé.
Avant de potentiellement répondre à ces questions, une autre question vous taraude peut-être ?
La grande question :
Mais pourquoi Marco, s’est mis dans cette situation ?
Qui amène d’autres questions :
Pourquoi voulait-il grimper cette falaise alors qu’il n’a ni l’expérience, ni le matériel, ni même une folle envie ?
Pourquoi prendre tous ces risques ?
…
On pourrait se dire que c’est, peut-être, pour :
– impressionner ses amis (ou 1 de ses amies 😉)
ou peut-être pour
– relever un défi
ou peut-être pour
– honorer un pari qu’il a perdu
….
En fait, aucun de ces facteurs ne l’a poussé à s’attaquer à cette falaise.
Ce qui l’a décidé à grimper c’est…
sa chaussure droite.
Oui, oui !
Enfin, si on peut appeler ça une chaussure, c’est plus une sandalette.
Enfin, si on peut appeler ça une sandalette, c’est plus une….
En fait, je ne sais pas trop dans quelle catégorie, la classer.
Marco est un jeune homme modeste, issue d’une famille modeste, dans un pays modeste (disons plutôt en voie de développement).
Sa particularité disons plutôt sa passion :
c’est de trouver des solutions
pour améliorer son quotidien ou celui de son entourage !
On peut dire que c’est un curieux créatif.
Il adore réfléchir à des solutions et notamment à des produits ou objets lui permettant de gagner du temps, de l’énergie, de l’argent…
Il adore chercher des idées (qui soient le plus créatives, originales ou astucieuses possibles) pour faciliter son quotidien et/ou celui de ses proches.
Ses chaussures sont le fruit d’une idée.
Ou plutôt, ses chaussures sont le fruit d’un pneu de voiture.
Oui, oui !
Un jour, sur le chemin de l’école, il aperçoit un pneu de voiture, sur le bord de la route.
Quelques jours plus tard, après mesurages, découpages, ponçages, rafistolages, collages, laçages, énervages (et d’autres mots qui finissent en « ages »)… ce pneu retraité, usé, laissé à l’abandon est devenu une paire originale de chaussures plutôt solides (bon pour le confort, faudra peut-être repasser un peu plus tard).
Elles ont, quand même, duré un hiver, un printemps et un été (l’été, il les a transformées en sandalettes en créant des aérations « aérodynamiques » disons en ajoutant des trous) : sachant qu’elles ont été, extrêmement malmenées parce que Marco les utilise pour courir, sauter, jouer…
La chaussure droite a rendu l’âme le jour de cette excursion entre amis.
Elle n’a pas survécu au chemin long, sinueux et tortueux qui mène à la rivière.
Le groupe d’adolescents a mis, tout de même, près de 47 minutes (47 minutes à monter, descendre des chemins pleins de cailloux, de boue, de fougères…), pour arriver sur les lieux.
Eh oui, le cadre idyllique se mérite.
Vous vous dites peut-être : il en a cassé une, qu’a-t-il fait de la 2ème ?
Il a essayé de la modifier pour réparer la première sans succès parce qu’il était sous équipé (qui se trimballe avec des outils et du matériel pour réparer des chaussures lorsqu’il va se balader entre amis ? pas grand monde, pas vrai ?).
En pensant au 47 minutes retour, ça l’a énervé.
Et dans un élan de colère, d’énervement et d’exaspération, il s’est essayé au lancer de poids avec sa chaussure gauche (en gros, il l’a balancée de toutes ses forces : dans la forêt bien sûr !).
Voilà pourquoi il s’est retrouvé pieds nus.
Et surtout, voilà pourquoi, il a décidé de se mettre, subitement, à l’escalade : il s’est dit quitte à choisir entre la peste et le choléra autant choisir…
Après avoir longuement observé le mur (pendant 3 minutes 22 😊), il s’est senti capable de franchir ce mur et surtout il ne sentait pas de se taper 47 minutes (multiplié facilement par deux car comme vous l’imaginez : emprunter un chemin hostile sans chaussures ça prend plus de temps) de marche.
Maintenant, il regrette son choix !
Marco adore créé des vêtements à partir de toutes sortes d’objets recyclés, mais aussi des meubles (comme par exemple sa table basse toujours avec des pneus), des outils de travail, mais également des jeux et jouets (comme par exemple, des poupées avec des… oui, des pneus)…
Il adore les pneus.
Revenons à son ascension, grâce à l’adrénaline (cette hormone peut nous faire faire des choses que nous sommes incapables de faire en temps normal, pas vrai ?), il a réussi à trouver, tant bien que mal, la force de se redresser en tirant fortement sur ses bras tout en essayant d’appuyer sur son genou gauche plus ou moins en même temps pour répartir le poids de son corps sur les différents appuis.
Le problème c’est qu’il a utilisé beaucoup d’énergie puisée dans les dernières réserves.
Le doute commence vraiment à l’envahir car la douleur a fortement augmenté : en plus de son genou, ses muscles, ses pieds… ce sont maintenant, ses doigts qui lui font terriblement mal (à chaque mouvement, c’est comme si quelqu’un tirait sur ses doigts en maintenant son poignet : pour les arracher).
Il doit continuer coûte que coûte et le plus vite possible parce que ses doigts, justement, peuvent se paralyser, d’un moment à l’autre, et donc signer la fin de l’ascension, et très, certainement, la fin de sa vie (oui, je sais ce n’est pas très glamour, joyeux et enthousiasmant mais c’est la réalité).
Il lui reste, maintenant, un peu moins de 2 mètres, à gravir, avant de rejoindre la terre ferme.
Mais en même temps, il progresse lentement, de plus en plus lentement, alors que parallèlement la douleur s’étend dans tous son corps à vitesse grand V.
Ce qui devait arriver, arriva !
Marco ne voit plus de prises.
Il ne peut plus avancer.
Il continue de balayer du regard les 2 derniers mètres de la paroi, en long, en large et en travers.
Au bout de quelques secondes, il en aperçoit une…
Mais le problème c’est qu’elle est très éloignée (il ne peut pas l’atteindre en déployant l’un de ses bras).
Il faut se rendre à l’évidence, pour lui, c’est terminé parce que pour l’atteindre, il faudrait faire un saut : en fait, se balancer et se projeter en lâchant ses 2 mains et être sûr de l’agripper sans se rater et sans glisser…
Ce qui, entre nous, est impossible (disons qu’il a un infime petit pourcentage de chances d’y arriver : probablement moins d’1%).
Certains grimpeurs y arrivent mais avec des années d’expérience, un sang-froid de crotale affamé prêt à bondir sur sa proie, 15 grammes de poudre blanche dans le n.. sur les mains : la fameuse magnésie et surtout une corde de sécurité solidement rattachée à un harnais via de multiples mousquetons (le degré de risque de perdre la vie n’est pas le même).
De toute façon, Marco n’a ni la technique, ni la force, ni la capacité… à tenter.
Il n’a pas encore, réellement, conscience : il continue de chercher.
Les secondes passent et il doit se rendre à l’évidence, après avoir scruté la paroi de fond en comble 4 fois : il n’y a pas d’autres prises.
Psychologiquement, il est au plus bas.
D’ailleurs, il aimerait jeter un dernier coup d’œil en bas, mais il n’a ni la force, ni l’énergie… nécessaire.
Ses amis voient et comprennent qu’il est bloqué : ils sont pétrifiés.
Il a, de plus en plus, mal, ses doigts ne vont pas tenir, bien longtemps.
C’est la fin !
Quelques secondes, plus tard, un énorme cri strident résonne !
C’est Julia !
Elle a vu…
un monsieur passer à proximité du précipice.
Elle tente de l’interpeller, en criant de toute ses forces :
« – monsieur ! »
« – monsieur ! »
« – au secours ! »
« – au secours ! »
« – à l’aide ! »
Les autres camarades s’y mettent aussi :
« – monsieur ! »
« – monsieur ! »
« – au secours ! »
« – à l’aide ! »
Va-t-il les entendre ?
(C’est la question que se posent les amis avec un regain d’espoir.)
Et en même temps, s’il les entend que va-t-il pouvoir faire pour les aider (en quelques secondes) ?
Coup de chance, il entend des cris, du bruit… qui attise sa curiosité… qui l’invite à se rapprocher… et finit par apparaître au sommet de la falaise.
Les adolescents continuent de s’égosiller, en s’agitant et en lui faisant des gestes qui pointent vers Marco.
Le monsieur comprend qu’il y a quelque chose, d’assez grave, qui se trame, se penche et aperçoit….
le jeune Marco, tremblotant, apeuré et blotti contre la paroi.
Il l’interpelle et tente le rassurer :
– « hey petit, ça va ? »
– « je vais t’aider, accroche-toi, ne lâche pas ! »
La bande de copains se réjouit.
Le monsieur ajoute :
– « je reviens ! »
Et s’en va !
Ça a été tellement rapide que les spectateurs ne comprennent pas : l’angoisse les regagne, de plus belle.
Marco quant à lui, a retrouvé de la force, de l’espoir et de la combativité.
Où est-ce que le monsieur est parti ?
Que va-t-il faire ?
Alerter des voisins ?
Et surtout quand est-ce qu’il va revenir ?
Va-t-il vite revenir ?
Va-t-il revenir à temps ?
Autant de questions que se pose la bande de jeunes dans un immobilisme de marbre et un silence terrifiant.
Les secondes défilent (elles sont interminables, insupportables et insoutenables) et tout le monde retient son souffle.
De l’autre côté, il s’avère que, par le plus grand des miracles, le monsieur est un berger (bon, en même temps, comme nous sommes dans un pays en voie de développement, dans un coin reculé à mi-chemin entre la campagne et la forêt : ce n’est pas surprenant de rencontrer des paysans, des fermiers ou des bergers).
C’est un berger qui a une corde : le bon terme c’est longe, qu’il utilise pour attacher l’une de ses vaches qu’il laisse brouter sur un de ses champs.
Quel coup de chance qu’il ait sa longe sur lui !
Pendant 3 secondes, il s’est dit qu’il allait tendre la longe au gamin, attendre qu’il s’agrippe pour ensuite le hisser.
Mais finalement, il s’est vite rendu compte qu’il n’était, peut-être pas, si costaud (pour son âge, Marco est un sacré gaillard) : pour lui c’est trop risqué.
Il abandonne…
… cette idée.
Il va s’appuyer sur Pablo pour le sortir de là !
Qui est Pablo ?
Pablo c’est son compagnon, préféré : c’est son cheval disons plutôt son mulet.
Pablo permet de se déplacer, de surveiller son troupeau, de porter des charges lourdes… et également, de tracter plusieurs dizaines voire centaines de kilos.
Maintenant vous pouvez aisément (et vous avez raison) imaginer la fin de l’histoire :
le berger + la longe + Pablo + l’instinct de survie de Marco + les encouragements des camarades =
sauvetage réussi, cris de joie et fin heureuse.
À part Pablo, le mulet, aucun de ces protagonistes (et surtout Marco) ne pourra oublier ce moment intense, inattendu et riche en émotions fortes.
Il restera, très certainement, gravé à tout jamais dans leur mémoire.
5 ans après cette grosse frayeur, sa passion des pneus, ses expériences de vie et ses rencontres lui ont donné envie de devenir…
mécanicien.
Il a toujours cette flamme et cette âme de créatif en lui.
Dans son pays, on ne peut pas (encore) commander les pièces de rechanges sur internet ou les trouver facilement au coin de la rue, du coup, ça le pousse à faire ce qu’il a toujours aimé faire : être créatif.
Il remplace des courroies par des cordelettes, il transforme des cannettes en boulons, des portes en toit…
il arrive même à mixer 2 modèles de voitures qui n’ont rien à voir pour créer un nouveau modèle hybride disons plutôt mutant.
Comme vous l’avez compris, aujourd’hui, on va parler de
mutant
pneus
créativité !
Pourquoi développer la créativité ?
Les avantages à être créatif sont multiples.
J’ai même envie de dire c’est, bien souvent,
une obligation parce qu’en tant que coach, consultant, thérapeute, entrepreneur, formateur, auteur, prestataire de services… vous évoluez dans un marché qui a tendance à être, de plus en plus, concurrentiel.
À l’ère de la guerre de l’attention, le fait d’être ou de devenir créatif permet de se différencier, d’être mémorable, d’améliorer, d’innover, d’impacter…
« Aujourd’hui, la véritable source de pouvoir dans toute entreprise, ce sont les idées, le reste ce sont des tâches ménagères. Les idées sont l’ADN de tout ce qui a de la vraie valeur. » Marsh Fisher
3 bienfaits de la créativité
On pourrait, en citer des dizaines, j’ai gardé mes 3 préférés :
1- Formidable vecteur d’opportunités
Vous imaginez bien que les personnes créatives dans leur métier, dans leur approche… vis-à-vis de leurs produits ou services… ont plus de chances de plaire, de convaincre, d’inspirer… de trouver des clients, des partenaires, des investisseurs.
De manière générale, l’être humain aime la surprise et dans le business la différenciation ainsi que le positionnement sont indispensables.
2- Excellent carburant pour le mindset
Vous vous rappelez de ce sentiment d’accomplissement voire de fierté qui a jailli lorsque vous avez eu une idée nouvelle, originale, improbable… ?
Il est clair que la créativité est intimement liée et interdépendante de la confiance en soi.
Elle se nourrit de la confiance en soi et en même temps : l’alimente.
Comme vous le savez, l’état d’esprit (ou le mindset) influence la santé physique.
3- Magnifique générateur de relations sociales magnétiques
Qui dit créativité dit, potentiellement, capacité à sortir de sa zone de confort, capacité à se renouveler, capacité à briser les codes, capacité à créer des émotions fortes qui impactent et inspirent…
Et vous, quels sont vos préférés ?
La créativité, c’est quoi ?
Il me semble important de donner une définition de ce terme qui est parfois mal compris, mal utilisé ou mal interprété.
Il peut être intéressant de s’appuyer sur la définition du Dr Edward De Bono :
« La pensée créative n’est pas un talent, c’est une compétence qui peut être apprise. Elle responsabilise les personnes en renforçant leurs capacités naturelles, ce qui améliore le travail d’équipe, la productivité et, le cas échéant, les bénéfices. »
Pour moi c’est la capacité à laisser place à l’imagination et à l’originalité afin de créer des idées, des produits, des services, des processus, des situations… qui influent de manière efficace sur la perception d’un public (ou d’une audience).
On l’a retrouve dans de très nombreux domaines : artistique, entrepreneurial, architectural, scientifique, organisationnel, social, littéraire, industriel…
Maintenant passons, à une autre question, tout aussi, intéressante :
Comment devenir créatif ?
et
Comment trouver des bonnes idées ?
Voici 7 clés puissantes qui vont grandement vous aider.
1- Networker : l’art de collaboration
Si on vous met dans une salle avec d’autres (disons 2 voire 3 voire 6 voire 9…) personnes brillantes, passionnées et expertes comme vous et qu’on vous invite à cogiter, faire chauffer les neurones, stimuler la matière grise… pour trouver de nouvelles idées : est-ce que vous pensez qu’il peut jaillir de bonnes idées ?
La puissance du réseautage n’est plus à prouver.
Petit rappel et une petite définition rapide : qui dit réseautage dit échange, partage… de valeur entre humains. J’insiste bien sur le côté humain parce que certains ont tendance à l’oublier notamment à l’ère d’internet.
Pour moi, le meilleur moyen de bénéficier des bienfaits du « networking » c’est en face à face. C’est une question d’alchimie, d’émotions, de mouvements, d’environnement…
Quelle est la dernière fois, où vous avez rencontré de nouvelles (ou d’anciennes) personnes intéressantes (on ne compte pas les « vampires du temps » qui aspirent et gaspillent votre précieux temps sans apporter de valeur 😉 : vous voyez de qui je parle, pas vrai ? Je suis sûr que vous avez au moins un exemple dans votre entourage qui vient de surgir dans votre esprit, pas vrai ?) en face à face ?
2- La passion
La passion suscite des émotions positives qui vous poussent à passer à l’action et qui vous maintiennent motivé surtout quand vous faites face à des obstacles, challenges ou tempêtes.
3- Le benchmarking
J’adore chercher des idées dans des domaines qui n’ont (sur le papier) rien à voir avec mon domaine de prédilection et trouver des passerelles.
Je vous invite à en faire de même.
C’est ce que certains appellent le benchmarking générique.
Vous pouvez également vous appuyer sur le benchmarking compétitif c’est-à-dire vous inspirer (j’ai bien dit : inspirer 😉) de vos concurrents directs, dans votre marché.
4- L’environnement
Quels sont les meilleurs moments où vous avez (eu de) la créativité ?
Quels sont les meilleurs endroits où vous avez (eu de) la créativité ?
Souvent les artistes, entrepreneurs, coachs, consultants, thérapeutes, formateurs… créatifs mentionnent la nature comme source profonde d’inspiration.
Nombreux sont les entrepreneurs, coachs, thérapeutes, formateurs, prestataires de services, auteurs… qui aiment et profitent des voyages pour stimuler leurs imaginations.
Pour vous, ça peut être simplement de changer de pièce, d’espace (certains sont friands, par exemple, des espaces de coworking…), de ville… temporairement (l’espace d’1 heure, une après-midi, une journée, une semaine…).
Il est clair que l’environnement de vie, de travail… contribue à jouer un rôle majeur sur la pensée et par conséquent sur le développement des pensées créatives.
5- Les émotions
Il est intéressant d’avoir une bonne gestion émotionnelle pour ne pas se brider et ne pas juger trop vite les idées même celles qui peuvent paraître complètement folles, farfelues, fracassées.
Les meilleurs dans ce domaine, ce sont les enfants, pas vrai ?
Et si on inspirait des enfants ?
Beaucoup d’adultes ont tué, enterré ou supprimé leurs rêves. C’est dommage, pas vrai ?
6- L’accompagnement
Pour se faire challenger, sortir de sa zone de confort, changer de prisme, ne plus avoir la tête dans le guidon… rien de tel que l’accompagnement, le coaching, la formation…
Pour découvrir de nouvelles approches, de nouvelles méthodes, de nouveaux outils… le cerveau collectif favorise le brainstorming (la tempête de cerveaux ou remue-méninges : qu’est-ce la version française sonne mal dans mon oreille 😉) c’est-à-dire la confrontation des idées de 2 cerveaux ou plus.
Par exemple, c’est suite à une formation, il y a plus de 11 ans que j’ai découvert la réelle puissance du mindmapping (des cartes mentales), l’impact réel de l’effet boule de neige (ou l’effet cumulé) ou encore la méthode des 6 chapeaux d’Edward Bono.
7- Le mouvement et l’immobilité
Le corps est une machine maléfique, magnifique et magique (pour moi : parfaite). Et comme toute machine, elle a besoin de repos, d’où l’importance de déconnecter.
Ne rien faire c’est faire quelque chose qui va être bénéfique dans le futur.
Attention, il y a une différence entre ne rien faire périodiquement et se faire dévorer par la procrastination.
Je dirais l’art de la procrastination voulue, maîtrisée et contrôlée.
En parlant de corps, il n’est pas fait pour conserver la même position pendant des heures et des heures.
Je ne vais pas m’éterniser sur les risques de maladies cardio-vasculaires et autres problèmes liés à la sédentarité (et notamment à la position assise).
Marily Oppezzo et Daniel Schwartz, deux chercheurs californiens de l’université de Stanford ont démontré, à travers une étude, que les personnes qui marchent ont une production créative supérieur de 60% par rapport à des personnes assises.
Le simple fait d’alterner position debout et position assise a de multiples bienfaits.
Dans l’Antiquité, Aristote prodiguait ses enseignements à ses élèves en marchant.
Les réunions de Steve Jobs, le co-fondateur d’Apple, étaient connues pour être effectuées en marchant.
Je viens de citer 7 astuces, techniques, stratégies… pour faire travailler l’imagination créative et créatrice.
J’aimerais en rajouter 2 puissantes :
le carnet
(ou le téléphone ou le… pour noter les idées utiles et inutiles avant qu’elles ne s’échappent) et
la consommation de…
contenu inspirant !
(écrit, audio ou vidéos)
C’est simple, pas vrai ?
Mais tellement puissant !
Gardons en tête que trouver des idées c’est bien, trouver des idées originales, différentes, novatrices… c’est encore mieux. Mais l’objectif ultime c’est, en général, de trouver de bonnes idées c’est-à-dire des idées qui vont pouvoir se matérialiser en produit ou services…, des idées qui vont avoir de l’impact et apporter de la valeur.
Puisqu’on parle de bonnes idées et que vous êtes (ou vous aspirez à être) dans le business, il y a une réponse à une question qui revient souvent que j’aimerais partager :
Comment trouver de bonnes idées de business (ou produits ou services ou offres) ?
Pour moi (et pour beaucoup d’experts, la plupart, tous les grands experts), c’est très simple, une bonne idée de business c’est une idée qui résout un problème…
douloureux.
Comment savoir si une idée résout un problème douloureux ?
Là encore, c’est très simple : il faut tester.
Comment on teste ?
En allant au contact des clients ou cibles potentielles pour découvrir 2 éléments principaux clés :
- Numéro 1 : sont-ils intéressés ? C’est-à-dire sont-ils prêts à sortir le porte-monnaie, la carte bancaire ou le chéquier.
- Numéro 2 : vont-ils spontanément en parler autour d’eux (idéalement, après l’achat).
Exemple : celui qui a un énorme mal de tête (le genre de mal de tête où vous avez l’impression qu’un groupe de percussionnistes mexicains miniaturisés, qui ont élu domicile dans votre boite crânienne pour utiliser leurs maracas de manière frénétiques, sont déterminés à gagner la battle de danse face un groupe de musiciens flamenco déterminé à user leurs souliers) va être prêt à avaler, immédiatement, une pilule miracle recommandée par son meilleur ami surtout s’il sait qu’il n’y aucune pharmacie de nuit ouverte dans un rayon de 400km.
Même si cette pilule coûte 27,90€, pas vrai ?
Et si la pilule le soigne en moins de 6 minutes 27, est ce que vous pensez qu’il va en parler autour de lui ?
Il y a plein d’autres manières de trouver sa bonne idée mais ces 2 là, sont incontournables.
Faites ressortir le côté créatif qui sommeille en vous
Que vous soyez entrepreneur, coach, consultant, thérapeute, porteur de projet, auteur, prestataire de services… vous pouvez développer votre côté créatif.
Contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, la créativité n’est pas réservée à une élite avec un cerveau hors-norme ou à des artistes ou à des…
Bien au contraire, la créativité est accessible et à la portée de tous.
Et si vous faisiez davantage ressortir vos pensées créatives ?
Qu’est-ce que vous pourriez faire pour dynamiser votre métier, votre offre, votre produit, votre service, votre message… ?
Pour terminer, je termine avec une vidéo d’un des papes de la créativité :
(quel est votre passage préféré ?)
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